Porn'Au Maroc

Toi qui n’as jamais vu du porno, tiens un caillou dans ta gueule. Les films pornos sont tellement banalisés qu’il serait moins difficile de recenser ceux qui n’y ont jamais touché


Le VHS


Le Maroc a fait son initiation au porno audio visuel grâce aux VHS qui circulaient sous le manteau, louées dans les clubs vidéo contre 10 dhs et la carte d’identité nationale. Les propriétaires de ces clubs ne se souciaient pas de l’âge du loueur du moment qu’il compte visionner pendant plusieurs jours.

La cassette vidéo faisait office, à l’époque, de manuel d’éducation sexuelle, étant donné l’absence de tout autre support (magazines, livres, etc.…). Le contenu était des longs métrages avec des scènes explicites de pénétration, d’où le côté pornographie, certains appelaient ce genre « Drama sexuelle »


Le satellite


Vers la fin des années 90, on a eu la chance de connaître les chaînes de charme à l’occasion de la démocratisation du satellite. Qui ne se souvient pas d’ « Eros Tv » ? Bien que ces chaînes aient été cryptées la nuit, elles offraient aux préadolescents curieux, grâce aux strip teases de la journée, leur premier contact avec la nudité érotique. Les parents prudents se contentaient de verrouiller, souvent en vain, leur récepteur.

Quelques années après, les marocains ont connu les joies du TPS et du piratage de code. Désormais, on ne jurait plus que part XXL et Multivision qui proposent des réalisations axés sur le sexe sur le vif aux dépens du scénario, contrairement aux pornos classiques.


Internet


La chute extraordinaire des prix de l’ADSL à permis au marocains de se délecter du web 2.0 (ou communautaire) dans tous les domaines, y compris pornographiques. Ainsi, les sites à la mode sont maintenant Pornotube qui est la version coquine de Youtube, et Bang Bros dans le login et pass font le tour du Maroc.


Oui…Mais ce n’est pas ça le sexe…


Au Maroc, on ne fait pas la distinction entre les genres de porno. Il faut noter qu’il y a deux genres distincts : Le porno et le gonzo. Le premier consiste en une grosse production, un film en bonne et due forme qui mise pas mal sur la suggestion, les héroïnes y sont des bombes siliconées. Le second, le genre le plus récent, c’est le sexe « sans préliminaires » qui plonge le spectateur directement dans les gros plan de pénétration, les héroïnes y sont des filles banales comme on en croise tous les jours, ce qui fait qu’elle est mentalement plus accessible au téléspectateur qui peut transposer les fantasmes de la voisine sur elle.

Le gonzo est principalement destiné aux hommes. Les scènes de partouze où une fille est baisée par tous les trous rappellent la domination du mâle dans une société où, même si elle est loin d’être égalitaire, les rapports de force homme/femme tendent à disparaître.


Les marocains qui affirment regarder du porno de temps à autres (des hommes en totalité) avouent se moquer carrément du scénario et dialogues, ce qui les intéresse ce sont les scènes de cul et il n’hésiteraient pas à faire avancer le film jusqu’aux séquences les plus hot. Ce qui rend évident qu’ils préfèrent largement le gonzo pour ne pas dire qu’ils ne regardent que cela, certains le prennent même comme référence pédagogique, on peut imaginer l’ampleur de la misère sexuelle si on ajoute à cela que la plupart des marocains se sont fait dépucelé par une prostituée, prennent les actrices pornos pour des putes en chaleur et veulent faire subir les pratiques visionnées à leurs copines. La plupart des boîtes de production agissent dans cette optique d’assouvissement du fantasme de la soumission féminine et font des films où la prise de vue est telle que le spectateur se croirait protagoniste (certains films de Bang Bros, où une fille à genoux fait une fellation à un homme qui tient une caméra).


Beaucoup de marocains assimilent le porno au sauvage, s’étonnant qu’il y ait des femmes qui en regardent. Mais le fait est qu’ils oublient qu’il y a aussi des films pornographiques beaucoup moins violents.


Une dernière chose, le métier d’acteur porno est le seul métier au monde où, pour une tâche égale, la femme est mieux payée que l’homme.


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