E.C.O.L.E ( Enseignement de Conneries à Outrance en Langues

Mes amis, vous souvenez-vous du sentiment que vous avez éprouvé, le premier jour où on vous prit la main pour vous sortir du « chez vous » vers cette prison normalisatrice ? Et combien de fois avez-vous versé des larmes quand on vous y ramenait de force ?

A l’E.C.O.L.E, on vous impose d’abord une langue étrangère pour décrypter les connaissances. Ensuite, on rend tellement abstrait des calculs à l’origine simple, qu’on croirait les mathématiques venant d’une autre planète. Puis, on vous présente une histoire déformant votre passé et enfin on vous impose une des interprétations de la religion.

Certains légitimeront cela par le fait que les enfants, étant à un âge où ils ne comprendraient pas l’utilité de l’école, les parents « plus sages », les y emmènent par la ruse ou par la force pour leur « bien ».

D’autres, se croyant plus « érudits », dénoncent cela en critiquant le système d’enseignement dans la perspective de le r(d)éformer sans jamais remettre en cause l’essence même de l’école, celle-ci étant le postulat de base et le point de départ de toute leur réflexion.

Or, en prenant quelque chose comme naturelle ou comme communément admise, ne risque-t-on pas de brider notre imagination ?

Arrêtez-vous un instant ! Cessez de croire à tout ce qu’on vous a fait avaler depuis toujours et posez-vous quelques questions : Pourquoi l’école ? Quel est son objectif réel? Et est ce qu’il existe d’autres modes de transmission du savoir ?

De mon côté, j’estime que depuis qu’elle existe, l’E.C.O.L.E a bâtit autour d’elle un ensemble de valeurs et de symboles qui la protège et qui lui donne une autorité, un pouvoir et un rôle de transmission de savoirs et d’éducation au sein de la société. Mais derrière cette apparence angélique, se cache un système coercitif à la fois prison normalisatrice et usine improductive.

D’un côté, elle procure, grâce à la légitimité qu’elle a dans la société, des avantages symboliques et en argent à ceux qui adhérent à sa logique ; d’un autre côté, elle exerce une sorte de violence symbolique et matérielle sur ceux qui ne sont pas de son monde ou qui ne respectent pas ses règles et ses normes.

Mais ce qui est encore plus grave, c’est sa raison d’être : modeler et façonner l’individu selon l’idéal-type : étudiant docile, travailleur servile et consommateur débile.

De votre côté, vous me demanderiez peut être de proposer une alternative.

A cela, je ne saurai apporter de réponse simple, car j’estime qu’il n’y a pas de solution toute faite pour un problème aussi complexe.

Toutefois, je vous invite dans un premier temps à méditer sur les petits enfants qui apprennent beaucoup de choses avant même d’accéder à l’univers de l’E.C.O.L.E : ils essaient, échouent, tâtonnent et réussissent tôt ou tard à marcher.

Et si nous avions confié à l’E.C.O.L.E, la responsabilité d’apprendre aux bébés à marcher n’aurions-nous pas des hommes qui savent très bien marcher et d’autres qui marchent encore à quatre pattes ?

Dans un second temps, je vous propose de chercher dans les librairies l’excellent ouvrage d’Ivan Illich « Une société sans école » où l’auteur détruit le mythe de l’E.C.O.L.E en recommandant un autre mode de transmission de savoirs basé sur le droit de tout être humain à apprendre, mais aux deux sens du terme, à s'instruire mais aussi à transmettre ce qu'il sait à d'autres.
En guise de conclusion, permettez-moi de rêver d’un monde libre, où l’individu n’aurait pas de professeur pour le juger ou le sanctionner, un monde où il auto-assimilera facilement les savoirs pratiques, affûtera ses sens et améliorera ses connaissances.

Ce monde « utopique » diront certains, il faut d’abord commencer par le penser pour pouvoir le construire un jour.



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